Il était une fois, deux royaumes amis, que la disparition d’un prince précipita dans une guerre sans merci. Dix ans plus tard, Siegfried, héritier du trône, écrasé par ses responsabilités et déchiré par la perte de ses proches, fuit la bataille en s’engouffrant dans une forêt dite maudite. Il y rencontre Ode, un jeune homme ensorcelé, cygne le jour, humain la nuit, dont le visage lui semble étrangement familier. Qu’est-il réellement arrivé au prince disparu ? Quel rapport avec ce bal dont Siegfried ne cesse de rêver ? Alors qu’ils se penchent sur ces mystères, une ombre rôde, tout près. Humain ou monstre, souvenir ou simple cauchemar, derrière tout cygne blanc se trouve un cygne noir…

Après le superbe Prince au bois dormant, Isabelle Lesteplume s’attaque à revisiter, dans ce deuxième tome, un autre conte de princes dans un environnement merveilleux et encore une fois avec un réel succès. Vraiment une très belle réussite pour cette adaptation M/M d’un conte russe non moins merveilleux, le Prince et le Cygne… Deux royaumes en guerre, deux princes, Siegfrield le prince-guerrier et Ode, notre prince-cygne enlevé dix ans plus tôt et une malédiction liée à un étrange cygne noir… Je n’en dis pas plus sur l’intrigue elle-même car ce serait dévoiler les divers rebondissements du roman mais sachez que les choses ne sont pas toujours celles que l’on croit… Nous retrouvons avec plaisir l’idée originale du « clan du bois » que l’auteure avait déjà abordé avec brio lors de l’épilogue du précédent conte. On aime bien également les hésitations et les doutes des deux princes, leurs craintes mais également leur courage face à l’adversité et face à leurs plus grandes peurs, chacun cachant au plus profond de lui une peur qu’il devra surmonter… et puis leur désarroi et leurs incertitudes face à leur attirance mutuelle… Les personnages sont vraiment attachants et, comme toujours avec Isabelle Lesteplume, hauts en couleur, et comme dans le premier roman, les personnages secondaires se découvrent et se dévoilent au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire: Anélie et son facétieux de mari Ludwig, son mystérieux frère Loran, la duchesse de Kern, Odile la sœur de cœur de notre prince guerrier, le non moins mystérieux Rothbart ainsi que les reines des deux royaumes… Et de nombreux autres personnages de second plan… Très bonne idée de l’auteure pour le motif de l’enlèvement du prince-cygne qui n’est pas le motif que l’on pourrait croire… et de la découverte au fur et à mesure de la lecture de l’histoire de cet enlèvement… et de ce mystérieux cygne-noir… même si on a un certain doute depuis le début…. (stop, je n’en dis pas plus !!!). Egalement, une très bonne idée de l’épisode de la maison « hantée » qui relance l’intrigue qui semblait quelque peu s’essouffler au fonds des bois… Et puis on ne se lasse pas de la plume toujours aussi poétique et pittoresque de l’auteure, une plume qui ne se prive pas de jouer avec nous et avec nos émotions… Un deuxième tome qui mérite également largement son Coup de Cœur même s’il est très difficile de départager ces deux premiers tomes : il s’agira vraiment du goût de chacun et des émotions ressenties à la lecture de ces deux superbes contes.